Henri Guaino

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Henri Guaino
Henri Guaino en 2012, lors d'un débat à l'université Paris-Dauphine.
Henri Guaino en 2012, lors d'un débat à l'université Paris-Dauphine.
Fonctions
Député de la 3e circonscription des Yvelines
En fonction depuis le
(4 ans et 6 jours)
Élection 17 juin 2012
Législature XIVe
Prédécesseur Christian Blanc
Commissaire du Plan

(2 ans 4 mois et 5 jours)
Prédécesseur Jean-Baptiste de Foucauld
Successeur Jean-Michel Charpin
Biographie
Date de naissance (59 ans)
Lieu de naissance Arles (Bouches-du-Rhône)
Parti politique RPR, UMP, Les Républicains
Conjoint Catherine Coyaud (divorcé)
Diplômé de Université Paris Sorbonne
IEP de Paris
Université Paris-Dauphine

Henri Guaino, né le à Arles (Bouches-du-Rhône)[1], est un haut fonctionnaire et homme politique français.

Économiste au Crédit lyonnais (1982-1986) et chargé de cours à l'ESCP Europe et à l'École normale supérieure de Saint-Cloud (1984-1987), il devient chargé de mission à la direction du Trésor au ministère des Finances et adjoint au secrétaire général du Club de Paris (1987-1988), puis maître de conférences à l'IEP de Paris (1988-2003) et conseiller-maître à la Cour des comptes depuis septembre 2006[2].

Conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, président de la République française, du au , il est l'auteur de ses principaux discours pendant tout le quinquennat. Il devient ensuite député de la 3e circonscription des Yvelines.

Origine, études et famille[modifier | modifier le code]

Henri Guaino n'a pas connu son père et fut élevé par sa mère, femme de ménage, et sa grand-mère. Guaino est le nom du mari de sa mère[3].

Après ses années d'études secondaires au lycée Ampère d'Arles, il obtient une licence d'histoire à l'université Paris-Sorbonne. Il est diplômé de l'IEP de Paris (section Service Public, 1978), mais échoue trois fois au concours d'entrée de l'ENA[4]. Il obtient un DEA de politique économique de Paris IX-Dauphine[4],[2],[5].

Marié avec Catherine Coyaud en 1990, il a eu trois enfants avant de divorcer[réf. nécessaire].

Carrière[modifier | modifier le code]

Avant la campagne présidentielle de 2007[modifier | modifier le code]

Pendant la campagne de Jacques Chirac pour l'élection présidentielle de 1988, il est chargé par Jean-Marie Messier de réécrire les interviews de Chirac[4].

Maître de conférences à l'IEP de Paris (1988-2003), il est responsable de la recherche finance au groupe Louis Dreyfus (1989-1990), puis des activités banque d'affaires et gestion des participations et chargé de mission auprès du président-directeur général du groupe Mutuelle d’assurance des artisans de France (1990-1993).

Nommé chargé de mission auprès de Philippe Séguin, président de l'Assemblée nationale (1993), puis conseiller auprès de Charles Pasqua[6] (1994-1995), il est promu commissaire général au plan (du au ).

Proche de Philippe Séguin, catalogué comme « gaulliste social », il inspire la campagne présidentielle de Jacques Chirac de 1995 autour de la « fracture sociale » (même si la formule est de Marcel Gauchet)[7].

Écarté du Commissariat général du Plan en 1998 par Lionel Jospin, le nouveau Premier ministre, qui lui reproche la publication d'un rapport sur le chômage non conforme à l'analyse gouvernementale, il se voit cependant confier par Charles Pasqua l'élaboration d'une charte d'aménagement et de développement du territoire des Hauts-de-Seine (1999-2000).

Conseiller scientifique de l'Agence pour la diffusion de l'information technologique (2002-2004), il devient aussi administrateur de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (depuis 2003).

En 2001, il se présente à la candidature de maire de la mairie du 5e arrondissement de Paris sur la liste officielle du RPR[8]. Jean Tiberi, candidat dissident du RPR, a obtenu 40 % des voix et Guaino 9,6 %.

Il est conseiller-maître à la Cour des comptes depuis .
Il a été chroniqueur aux Échos et à La Croix.

Henri Guaino est souvent qualifié d'eurosceptique, car il a voté « non » au référendum français sur le traité de Maastricht en 1992, puis au Référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe en 2005[9]. Il déclare d'ailleurs en mai 2014 qu'il ne soutiendra la liste de son parti pour les élections européennes en Île-de-France, qu'il juge trop fédéraliste. Cette position lui vaut d'entrer en conflit avec Alain Juppé, lui demandant de quitter l'UMP[10].

Conseiller spécial de Nicolas Sarkozy[modifier | modifier le code]

Pendant la campagne pour l'élection présidentielle de 2007, il est le rédacteur des principaux discours de la campagne de Nicolas Sarkozy (à partir du discours de Nîmes de ), notamment ceux prononcés à Périgueux et à Agen, où étaient évoqués Hugo, Jaurès, Blum et Guy Môquet. Au cours de diverses interventions dans la presse écrite ou à la radio, il est amené à assumer la paternité d'un certain nombre d'autres thèmes de cette campagne, en particulier la « liquidation de Mai 68 » et la fin des repentances.

Guaino est l'auteur, entre autres, du grand discours du Bourget (), du discours d'investiture du président Sarkozy () et du discours du Congrès de Versailles ().

Après l'élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007, il est nommé conseiller spécial de celui-ci. À nouveau, il assume les idées exprimées dans un certain nombre de discours présidentiels, dont il ne nie pas avoir été soit l'inspirateur, soit le rédacteur. Ainsi le discours de Dakar prononcé par le président le 26 juillet 2007 et vivement contesté tant en France qu'en Afrique donne lieu à une polémique avec Bernard-Henri Lévy, qui s'élève contre les fondements philosophiques maurrassiens et racistes qu'il y perçoit[11], et à qui il répond[11]. Henri Guaino est, avec Marie de Gandt et Camille Pascal, la « plume » des discours présidentiels[12].

De la même façon, il intervient dans la polémique survenue en octobre 2007 sur le bien-fondé de prescrire aux enseignants la lecture de la lettre de Guy Môquet le 22 octobre. Le , au micro de RTL, Henri Guaino n'admet pas le refus de certains enseignants de lire à leurs élèves le , conformément à l'instruction officielle du dans le cadre de la journée commémorative nationale décidée par Nicolas Sarkozy, la lettre de Guy Môquet. Il avait fustigé ces professeurs « dont la nation a payé les études, dont la nation paie le salaire ».

Député des Yvelines[modifier | modifier le code]

Henri Guaino à un meeting de Jean-François Copé, le 26 octobre 2012.

Le , Henri Guaino officialise sa candidature à l'investiture UMP pour la 3e circonscription des Yvelines[13]. Le , il est investi sur décision de Jean-François Copé qui avait reçu délégation de la commission nationale d'investiture[14],[15]. Il doit faire face à des dissidences d'élus locaux[16],[17]. Il arrive en tête du premier tour, avec 28,12 % des voix, et est élu avec 61,85 % des voix au second.

Candidat à l'élection du président de l'UMP[18], il n'obtient pas les parrainages nécessaires et dépose, le , avec Roger Karoutchi, Patrick Ollier et Michèle Alliot-Marie, une motion gaulliste, « Le Gaullisme, une voie d’avenir pour la France », en vue du vote des militants instaurant des courants internes au sein du parti d'opposition[19]. Le , il annonce qu'il soutient Jean-François Copé lors du congrès pour la présidence de l'UMP[20].

Poursuivi pour outrage à magistrat à la suite de ses propos contre le juge Jean-Michel Gentil au sujet de l'affaire Bettencourt, il dépose à l'Assemblée nationale une proposition de résolution afin de faire lever les poursuites à son encontre[21],[22],[23],[24], sans succès[25]. Il est relaxé en première instance, le 27 novembre 2014[26] mais à la suite d'un appel du parquet[27], il est condamné , le 22 octobre 2015, à 2000 euros d'amende[28].

Candidat à l'élection présidentielle de 2017[modifier | modifier le code]

Henri Guaino affirme le 2 mai 2016 réfléchir à se présenter à la primaire de la droite pour choisir le candidat pour l'élection présidentielle de 2017 et dit vouloir prendre une décision dans les semaines qui suivent[29]. Il annonce finalement sa candidature le 13 juin 2016 en déclarant qu'il a « quelque chose à dire. [Il en a] assez de cette politique qui ne sait plus dire non »[30],[31].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • (avec Jacques Freyssinet, Robert Castel, Jean-Paul Fitoussi) Rapport au Premier ministre : Chômage - Le Cas français, La Documentation française, 1998
  • L'Étrange Renoncement, Albin Michel, 1998
  • (avec Daniel Cohn-Bendit), La France est-elle soluble dans l’Europe ?, Albin Michel, 1999
  • La Sottise des modernes, Plon, 2002
  • Henri Guaino, La nuit et le jour, Paris, Plon, , 288 p.
    Henri Guaino raconte la présidence de Nicolas Sarkozy dont il fut le conseiller spécial et la plume.
  • Mariage : Monsieur le Président donnez la parole aux français, Éditions de l'Union, 2013
  • Camus au Panthéon, discours imaginaire, Plon, 2013
  • De Gaulle au présent, éd. Cherche midi, 2015
  • La sottise des modernes, Plon, 2016 - Nouvelle édition revue et augmentée

Fictions mettant en scène le personnage d’Henri Guaino[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Biographie Henri Guaino sur le site notre.republique.free.fr
  2. a et b Noël Blandin, « Bibliographie / Biographie. Qui est Henri Guaino ? », La République des Lettres, 21 octobre 2007.
  3. Henri Guaino, sans limites, lemonde.fr, 17 mai 2013
  4. a, b et c Charles Jaigu, « Henri Guaino, ciseleur du verbe sarkozyste », lefigaro.fr, 26 février 2007
  5. « Henri Guaino, portrait du conseiller spécial de Nicolas Sarkozy », Politique.net, 1er avril 2009.
  6. ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire
  7. « Définition : Fracture sociale< », sur toupie.org (consulté le 13 juin 2016).
  8. Lorsque Philippe Séguin se présente à la mairie de Paris.
  9. « Le grand thème de la présidentielle sera comment affronter la crise de civilisation », Le Monde, lemonde.fr, 29 avril 2011.
  10. http://www.lemonde.fr/europeennes-2014/article/2014/05/13/henri-guaino-somme-de-se-taire-ou-de-quitter-l-ump_4415868_4350146.html « Henri Guaino sommé de se taire ou de quitter l'UMP »
  11. a et b Julien Martin, « Pour Guaino, BHL est un « petit con prétentieux » », Rue89.com, 9 octobre 2007.
  12. Anne Brigaudeau, « Sous la plume malicieuse de Marie de Gandt, la fabrique du discours à l'Elysée », sur francetvinfo,‎
  13. Guaino candidat à l'investiture UMP dans les Yvelines, Le Figaro, 9 mai 2012.
  14. Henri Guaino "veut parler aux français", Le Figaro, 11 mai 2012.
  15. Guaino investi par l'UMP dans les Yvelines, Le Figaro, 11 mai 2012.
  16. Guaino/Yvelines : "j'irai jusqu'au bout", Le Figaro, 11 mai 2012.
  17. Guaino, plume qui peine à se faire un nid, Libération, 11 mai 2012.
  18. Henri Guaino : « Pourquoi je suis candidat », Le Figaro, 3 septembre 2012.
  19. « Congrès UMP : une motion commune des différentes chapelles gaullistes »
  20. UMP : Henri Guaino soutient Copé, Le Figaro, 19 octobre 2012.
  21. À l'Assemblée, Henri Guaino exige la suspension d'une plainte contre... Henri Guaino Le Figaro, 20 mai 2014.
  22. Assemblée. Poursuivi en Justice, Guaino appelle ses collègues à l'aide, Le Télégramme, le 20 mai 2014.
  23. Proposition de résolution n°1954
  24. Poursuivi, Henri Guaino appelle l'Assemblée à l'aide.
  25. Henri Guaino n'échappera pas aux poursuites judiciaires le visant Le Monde, 3 juin 2014
  26. « L’hommage des juges à la liberté d’expression des hommes politiques », sur lemonde.fr,‎ (consulté le 28 novembre 2014)
  27. « Affaire Gentil : le parquet fait appel de la relaxe de Guaino », sur lepoint.fr,‎ (consulté le 28 novembre 2014)
  28. Henri Guaino condamné à 2 000 euros d'amende en appel pour avoir outragé le juge Gentil, Francetvinfo, 22 octobre 2015.
  29. « Primaire de la droite : Henri Guaino prendra sa décision « dans les semaines qui viennent », sur www.itele.fr,‎ (consulté le 3 mai 2016).
  30. Louis Hausalter, « Henri Guaino, la tentation de la primaire », sur Marianne,‎ (consulté le 20 février 2016).
  31. « Présidentielle 2017 : Henri Guaino annonce sa candidature à la primaire de la droite (France Inter) », sur http://www.franceinfo.fr,‎ (consulté le 13 juin 2016).
  32. Michel Wiewiorka, Le séisme. Marine Le Pen présidente, Robert Laffont, 2016, pages 66-70.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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